Le tourisme grec toujours au rendez-vous


Lors des interviews exclusives et des rencontres que La Quotidienne a pu avoir récemment (IFTM-Top Résa à Paris et WTM à Londres) avec Vassilis Kikilias, le Ministre Grec du Tourisme, comme avec Dimitris Fragakis, le Secrétaire Général du GNTO, l’Office National du Tourisme Grec, le message était simple, la saison touristique de cet été en Grèce a quasiment rattrapé ses meilleurs niveaux d’avant Covid et les projections sont excellentes, mais c’est le moment de rappeler à tous que la Grèce est une destination touristique qui doit devenir annuelle, et pas seulement estivale.

La Grèce a été la deuxième destination préférée des français cet été, nous a précisé le Ministre à Paris, tandis qu’à Londres il a pu annoncer à la grande joie des anglais, que le Royaume Uni était monté sur la première marche du podium, devançant pour la première fois l’Allemagne en nombre de visiteurs, sans que le nombre de ces derniers n’ait baissé.

Pour l’automne la tendance se confirme après les excellents chiffres qui ont vu les revenus du tourisme atteindre 12,7 milliards d’euros pour la période de janvier à août 2022, à l’égal de ceux de 2019.

Le mois de septembre a dépassé de 14 % le nombre d’arrivées dans les aéroports régionaux par rapport à septembre 2019, et pour octobre le dépassement a été supérieur à 15 % (source Fraport, le gestionnaire de 14 des plus importants aéroports régionaux).

Pour les mois de demi-saison, automne et début du printemps, la Grèce prévoit d’attirer des visiteurs appréciant une moindre pression touristique sur les sites archéologiques, dans les villes animées et les villages pleins de charme, et même sur les plages qui restent encore très praticables.

Et puis c’est une période idéale pour pratiquer des activités sportives et de détente sous le soleil mais sans être écrasé de chaleur. Escalader le Mont Olympe dans le nord, faire du trekking sur l’île d’Andros ou se lancer dans de belles randonnées en Crête, ce sont quelques-unes des activités idéales à pratiquer en octobre-novembre.

Quant aux mois d’hiver, il ne faut pas oublier qu’il est possible de venir skier en Grèce, même si la saison est plus courte que dans les Alpes. Mais qui n’a pas envie de pouvoir dire qu’il a skié sur les pentes du Mont Olympe, non loin de Thessalonique, ou qu’il a descendu les pentes neigeuses du Mont Parnasse au-dessus de Delphes. Il existe aussi des pistes dans le Péloponnèse près de Kalavryta et de Trikala ainsi qu’à proximité de Levidi.

Mais Vassilis Kikilias a mis en avant un autre objectif très important, attirer les retraités européens, surtout ceux de l’Europe du Nord, pour qu’ils viennent passer l’hiver sous le doux climat des îles du sud de la Grèce, en ciblant principalement la Crète, Rhodes et Kos.

En regardant ce qu’a fait l’Espagne, et aussi la Tunisie, la Grèce ne veut plus leur laisser le quasi-monopole de ce marché extrêmement rentable qui voit des visiteurs s’installer hors saison pour des séjours de deux à quatre mois.

Pour promouvoir ce projet, en complément des rencontres que Vassilis Kikilias a organisé avec les grands tour-opérateurs européens à Berlin, Vienne et Stockholm entre autres, une campagne assez humoristique a été lancée en Europe du Nord qui affiche un couple de retraités ravis de retrouver à la fois une température de 20° et les souvenirs de leurs vacances en Grèce quand ils avaient 20 ans !

La Grèce veut surfer sur cette tendance déjà développée par d’autres pays méditerranéens qui voient affluer un grand nombre de visiteurs venus passer les mois d’hiver de manière très confortable en s’évitant les très lourdes charges de chauffage, des dépenses qui ne risquent pas de baisser pour longtemps.

Un autre point important, dans la mise en avant de la Crête, de Rhodes et de Kos, c’est la présence à côté d’une offre hôtelière attrayante, d’une belle infrastructure médicale et hospitalière à même de conforter ce type de visiteurs dans leur choix.

Evidemment des villes comme Athènes ou Thessalonique, sont déjà des destinations touristiques qui fonctionnent toute l’année et qui sont très appréciées pour de jolis city-breaks même en hiver, mais aussi depuis quelque temps, ces deux grandes villes sont recherchées hors saison par un nouveau type de visiteurs nettement plus jeunes, les adeptes du télé-travail qui peuvent y allier activité professionnelle et ambiance festive de deux villes jeunes et très dynamiques.

Certaines îles de la Mer Egée n’hésitent plus à se lancer officiellement à la recherche de ces nouveaux invités.

La toute petite île d’Elafonisos située juste à la pointe sud du Péloponnèse, célèbre pour ses eaux turquoise, propose même à ces praticiens du travail à distance toutes sortes d’activités complémentaires pour mieux découvrir la vie locale.

De son côté, Dimitris Fragakis (photo ci-contre), nous a confié que cette prolongation de la saison touristique était un défi majeur totalement relevé et soutenu par les équipes du GNTO mais que dans le même temps il était important de faire mieux connaitre nombre de régions du pays qui ne bénéficient que très partiellement du tourisme international même pendant la haute saison estivale, alors même qu’elles disposent de très beaux atouts.

Et de citer les stations balnéaires de Parga et Syvota en Epire (sur la côte face à Corfou), le Magne sauvage et magnifique à l’extrémité sud-ouest du Péloponnèse, la zone montagneuse et très verte de la Macédoine au nord d’une ligne Ioannina-Thessalonique avec de magnifiques villages comme Metsovo, ou bien la Thrace entre Kavala et Alexandropouli ainsi que de nombreuses petites îles moins courues que Mykonos ou Santorin. Pour faciliter les liaisons vers les îles et entre les îles, des compagnies aériennes d’hydravions se sont constituées et des bases pour hydravions sont en cours de construction.

Pour Dimitris Fragakis, le développement du tourisme hors des grandes zones habituelles qui sont souvent surpeuplées en haute saison, est l’occasion de créer une offre supplémentaire pour des touristes avides de nouvelles découvertes tout en permettant aux communautés locales de profiter de retombées économiques équitables, principalement en termes d’hébergement et de restauration.

Il ne faut pas oublier que si le tourisme peut représenter une manne de presque 25 % du PIB du pays, c’est aussi le premier pourvoyeur d’emplois locaux.

Dimitris Fragakis s’est récemment réjoui que l’excellence de la gastronomie grecque vienne d’être mise en avant par le Guide Michelin.

Pour lui c’est une reconnaissance bien méritée de cette cuisine traditionnelle de grande qualité à base de produits frais et locaux, que l’on peut retrouver partout, dans la moindre taverne d’un petit village comme dans les restaurants chics des grandes stations balnéaires.

La cuisine grecque peut être très variée, car il existe de nombreuses spécialités régionales et même locales.

La variété des sols et des terroirs a permis la création de nombreux vignobles dont il est facile de découvrir la qualité et la grande diversité.

Des circuits à thème « Œnologie grecque » ont fait leur apparition.

A noter que c’est un juste retour des choses car le terme « œnologie » est un mot issu du grec et qui se traduit par science du vin !

Cette stratégie d’une prolongation à l’année entière du tourisme en Grèce est une vision à long terme et nécessite une extension des périodes de vols de nombreuses compagnies aériennes pour assurer un flux régulier de vacanciers.

C’est pourquoi Vassilis Kikilias a multiplié les contacts avec les principales compagnies, surtout les low-costs qui assurent la majorité des vols internationaux vers les aéroports régionaux, pour les inciter à élargir assez nettement leurs périodes de vols.

Autre grand avantage pour le futur, avec une saisonnalité plus longue, la Grèce sera encore plus attractive pour les investisseurs internationaux dont le pays a besoin pour son développement économique et touristique à long terme.

Le tourisme grec semble bien reparti après les terribles années Covid et les projections sont prometteuses.

Mais devant le succès obtenu en 2022 – à titre d’exemple le Ministre a déclaré avec humour que maintenant l’ile de Rhodes devait être très riche car pour mois de juin elle affichait déjà un taux d’occupation de près de 95 %- il ne faudrait pas que certains hôteliers aient tendance à augmenter leurs prix de manière inconsidérée.

Car l’image de la Grèce est celle d’un pays ensoleillé, superbe, varié, où il fait bon vivre, et où il est possible de passer des vacances magnifiques sans être obligatoirement matraqués par des prix excessifs.

Evidemment la loi de l’offre et de la demande est partout la même, et pour ceux qui attendront le dernier moment, il n’y aura sûrement pas de tarifs last-minute, bien au contraire !

C’est pourquoi, Christos Panaretou, le patron de Yalos Tours, la principale agence réceptive francophone de Grèce, rappelle à tous les agents de voyage qu’il a déjà mis sur son site professionnel qui leur est réservé, des milliers d’hôtels sur l’ensemble de la Grèce avec les tarifs de l’été 2023, et qu’il est encore possible de profiter de tarifs early-birds plutôt avantageux.

Frédéric de Poligny





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