Survol de la Russie par les chinois, pourquoi Trump siffle la fin de la partie


Depuis deux ans, le paysage des liaisons aériennes entre l’Asie et l’Occident est profondément déséquilibré. Les sanctions occidentales imposées à la Russie interdisant le survol de la Sibérie ont engendré un préjudice concurrentiel massif et auto-infligé aux compagnies aériennes européennes et américaines.

Alors que les transporteurs occidentaux étaient contraints d’effectuer des détours longs, coûteux en kérosène et inefficaces, leurs homologues chinois ont continué d’utiliser l’itinéraire sibérien, bénéficiant ainsi d’un avantage décisif en termes de coûts et de temps de vol sur ces axes stratégiques.

Malgré leurs plaintes, les compagnies occidentales sont restées impuissantes face aux décisions de leurs propres gouvernements.

L’Intervention américaine : Fin de l’avantage chinois

Face à cette asymétrie jugée intenable, le Département des Transports (DOT) américain a décidé de passer à l’action.

Par un arrêté récent, les Etats-Unis interdisent désormais aux principales compagnies chinoises (Air China, Beijing Capital Airlines, China Eastern, China Southern, Hainan, Sichuan et Xiamen Airlines) d’utiliser l’espace aérien russe pour leurs vols passagers à destination du territoire américain.

Seules les liaisons de fret semblent épargnées, et Cathay Pacific (Hong Kong) n’est pas mentionnée.

Le DOT justifie cette mesure en affirmant que l’itinéraire sibérien confère aux transporteurs chinois un avantage injuste sur les compagnies américaines.

Cette décision, accueillie favorablement par les transporteurs américains qui y voient un rétablissement de la compétitivité, est cependant vivement contestée par la Chine.

L’arrêté est prévu pour une entrée en vigueur dans les 30 jours, s’appuyant apparemment sur une clause des accords aériens bilatéraux qui autorise des ajustements pour corriger de telles distorsions opérationnelles.

L’Europe, seule pénalisée ?

Si l’initiative américaine rétablit une forme de parité sur les vols transpacifiques (Etats-Unis – Chine), elle met en lumière la situation délicate des compagnies aériennes européennes.

En effet, l’arrêté du DOT ne s’applique qu’aux vols vers les Etats-Unis. Les compagnies chinoises restent donc libres de survoler la Sibérie pour leurs liaisons vers l’Europe.

Par conséquent, après ce nouvel ajustement, les transporteurs européens pourraient devenir les seuls grands perdants de la politique de sanctions, continuant à supporter les surcoûts et l’allongement des trajets, tandis que leurs concurrents chinois et désormais américains (sur leurs propres axes) opèrent sur des bases plus équitables.

L’Europe est ainsi laissée seule face à son dilemme géopolitique et économique.





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