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TUI France : la lumière au bout du tunnel ?

Selon des sources fiables et concordantes, mais non confirmées officiellement (!), vendredi matin TUI France a annoncé en interne que la décision avait été prise d’annuler le déménagement du siège prévu pour septembre, premier signe de la situation catastrophique de la filiale française, mais signe avant coureur d’une chute annoncée. Car la décision annoncée par le groupe allemand TUI de ne pas recapitaliser sa filiale française déficitaire, laisse de ce fait peu de chance de survie à TUI France.

À la mi-mai, Friedrich Joussen, le PDG du Groupe TUI, a déclaré qu’avec le Covid-19, il s’agissait de la plus grande crise connue par TUI et le secteur du tourisme en général. Il ne prévoyait pas que les activités globales de TUI puissent retrouver leurs niveaux antérieurs à la pandémie avant 2 ou 3 ans.

Et face à ce challenge économique, il serait amener à prendre des décisions drastiques pour réduire les dépenses, y compris la fermeture des filiales non rentables et le licenciement d’une partie du personnel.

Car avec des pertes de plus de 730 millions d’euros entre janvier et mars, la survie générale du groupe est en jeu. Et même si le gouvernement allemand a fourni un prêt de 1,8 milliards d’euros, cette somme semble insuffisante pour maintenir le groupe à flot.

La filiale TUI Italie en fit rapidement les frais, fermeture immédiate et sans préavis. Puis il y a eu l’annonce la semaine dernière d’un programme prévoyant le licenciement de 8.000 employés sur les 71.000 que compte le groupe dans le monde. Et il y a deux jours, c’est TUI Fly (39 avions) qui va mettre en vente la moitié de sa flotte, avec les licenciements qui vont avec.

De son côté la situation de TUI Belgique n’est pas plus claire, avec une brusque suppression d’un certain nombre de vols pour cet été. De nombreux dossiers confirmés ont été alors brutalement annulés.

Dans un communiqué de presse alambiqué TUI Belgique a déclaré que ces annulations de dossiers n’étaient dues qu’à un bug informatique et que si les clients n’avaient pas pu contacter le service client, c’était à cause d’un trop grand nombre d’appels (sic).

Pour TUI France, il est clair que l’absence de recapitalisation par la maison mère ne permettra pas d’obtenir de prêts garantis par l’État car c’était la condition sine qua none imposée par Bruno Lemaire et le Ministère de l’Économie. Et comme il semblerait que les discussions avec Laurent Abitbol pour une reprise de TUI France par le groupe Marietton aient échouées, il ne reste que peu d’espoir.

Seuls les clubs, Marmara et Lookéa, pourraient espérer tirer leur épingle du jeu, car ce sont deux pépites fortement valorisables si elles arrivent à retrouver un repreneur.

Car malgré une saison estivale fortement compromise, ces deux marques avec leurs clientèles fidèles disposent d’un fort potentiel.

Si TUI France était amené à annoncer sa disparition, ce serait un autre coup dur pour de nombreuses agences de voyages mais aussi pour l’APST, la caisse de garantie, dont la situation a été qualifiée de « particulièrement grave » par sa Présidente, Alix Philipon.

L’ APST peine à obtenir une véritable garantie complémentaire de la part du gouvernement comme cela a été le cas dans plusieurs autres pays européens (Danemark, Pays-Bas, Royaume Uni).

Et même si l’APST laisse entendre que la crise « Thomas Cook  » est surmontée, il ne faut pas oublier qu’un certain nombre de clients victimes de cette chute sont toujours en attente d’être indemnisés.

Frédéric de Poligny