IA dans le tourisme et les voyages : pipeau ou flute de Pan ?

16 février 2024   Rédaction   Aucun commentaire   Techno    Etats Unis, IA, intelligence artificielle, José Arozarena, Mike Coletta, PhocusWright    3200 vues

Certains analystes de haut niveau qualifient déjà la technologie Intelligence artificielle dans l’industrie du voyage de « surfaite », prédisant même qu’elle connaîtra une « douche froide » en 2024 en raison d’attentes irréalistes, de coûts élevés et de défis réglementaires impossibles à surmonter.

Alors, l’IA générative va t-elle vraiment changer l’expérience de voyage en 2024 ?

Mike Coletta, responsable de la recherche et de l’innovation chez Phocuswright, n’est pas d’accord avec ces analystes qui sont négatifs quant au potentiel de l’IA générative.

Selon lui, « l’industrie du voyage est à l’aube d’un changement massif, et l’IA a un énorme potentiel pour transformer l’expérience de voyage des voyageurs et de l’écosystème des prestataires de voyages.

Les recherches de Phocuswright montrent que près de la moitié des voyageurs dans la plupart des pays seraient extrêmement ou assez à l’aise avec l’utilisation d’un outil GenAI pour les aider à planifier un voyage. Entre 13 et 22 % de la population totale de voyageurs ont utilisé GenAI au moins une fois.

Alors que l’industrie dépasse le battage médiatique initial, 2024 consistera à tirer parti de ce qui a été appris jusqu’à présent pour se concentrer sur les cas d’utilisation les plus bénéfiques – et éviter de gaspiller des ressources sur ceux sans retour sur investissement clair.

En 2024, les agences de voyages devraient selon lui accélérer leurs investissements dans les applications d’IA générative.

Mais séparer les cas d’utilisation gagnants des perdants sera un processus continu d’essais et d’erreurs.

À ce stade, une approche basée sur les résultats est nécessaire pour mettre en évidence les cas d’utilisation les plus pertinents et les plus percutants dans le domaine des voyages.

Le succès initial de l’IA dépendra probablement des défis auxquels les gens l’appliqueront

Comme le souligne Haluk Kayhan, PDG et co-fondateur de la plateforme de réservation d’hébergement B2B Bedsopia – qui est alimentée par le distributeur mondial PrimeTravel – : « L’IA pourrait être extrêmement transformatrice pour les voyages en 2024, mais l’industrie doit déterminer où elle est le plus nécessaire. et évitez d’essayer de résoudre des problèmes dont personne ne connaît l’existence ».

Haluk Kayhan (photo ci-contre) conseille ainsi de se concentrer sur les véritables problèmes ou les domaines à coûts élevés et à faible rendement des opérations, comme le manque de personnel, les perturbations de vols, les vagues soudaines d’annulations, le traitement des paiements et les inefficacités opérationnelles en général.

« Ce sont des domaines dans lesquels l’IA pourrait catalyser le plus de changement, le plus rapidement – ​​peut-être même de manière significative en 2024« , précise t-il.

La technologie de l’IA doit être essentielle à ce stade, et pas seulement un gadget. « Cela ne va pas changer le monde entier du jour au lendemain : les gens ne sont pas prêts pour cela.»

L’accès aux données est une considération clé et l’un des cas d’utilisation les plus impactantes pour les voyages.

« La principale façon dont nous verrons l’IA avoir un impact sur les voyages en 2024 concerne les données », déclare José Arozarena de Tour Review, une plateforme permettant aux prestataires de circuits et d’activités de gérer leurs avis en ligne.

« Les entreprises disposant des plus grandes quantités de données disponibles – ou qui proposent des services à des clients qui disposent à leur tour de grands ensembles de données – en bénéficieront également le plus et le plus rapidement.

L’IA sera capable de donner un sens à ces données plus efficacement, en offrant des informations qui leur permettront d’améliorer et de personnaliser les services aux voyageurs.

C’est exactement comme à la révolution des études de marché sur la consommation à partir des années 1950, qui s’est produite sur quelques années et non sur des décennies.